Fleur de sucre

En mai, fais ce qu’il te plaît, joli dicton qui m’a poussé, il y quelques jours, à partir sur les chemins de la forêt. Dans le sous-bois, pas de vent, juste de quoi se dorer au soleil, ça faisait du bien 🙂 Les aspérules qui tapissaient le sol semblaient faire pareil.

Sous-bois d’aspérule odorante

Un petit bouquet juste pour le plaisir et égayer mon chez-moi 🙂

Il y avait pas que moi qui profitais des rayons de soleil … le bourdon faisait des va-et-vient pour butiner les fleurs de la lisière de forêt. Les abeilles domestiques transportent le pollen d’une fleur à l’autre, ça tout le monde le sait 🙂 mais les papillons, les abeilles sauvages et les bourdons véhiculent eux aussi le pollen d’une fleur à l’autre. D’ailleurs, pour bien des espèces d’insectes, une part de ce pollen sert à nourrir leur progéniture. Comme les plantes ont bien prévu leur coup, elles offrent en récompense un nectar collant et très sucré, liquide hypercalorifique indispensable à l’insecte qui devra encore et toujours transporter du pollen 🙂

fleurs de chèvrefeuille butinées par un bourdon

Un peu plus tard, je me suis arrêtée dans un champ pour cueillir d’autres fleurs. Elles sentaient bon et là une idée m’est venue ; les sécher et les servir pour parfumer du sucre.

J’ai donc encore ramassé des pétales amers et un peu sucrés, de souci 🙂

En fin d’après-midi, j’ai détaché un à un les pétales jaunes et légèrement amers du pissenlit, les fleurs roses et sucrées du trèfle, les fleurs violettes de la centaurée et les petites pâquerettes. C’était un peu un test de patience. Heureusement, le merle s’en donnait à coeur joie et et me faisait le spectacle. Ça m’a fait sourire de le voir se pavaner sur une branche du pin voisin.

Une fois tous les pétales détachés, je les ai mis sur une grille entre deux linges et je les ai laissé sécher quelques jours.